De la clandestinité à la légalisation de l’IVG
L’interruption volontaire de grossesse (IVG) est un sujet délicat et complexe. Il faut dire qu’elle est enracinée dans l’histoire de la société ainsi que dans la législation française et mondiale. En retraçant l’évolution de l’IVG, on peut voir qu’elle à toujours existé, passant des pratiques clandestines aux techniques modernes. Par ailleurs, de grandes étapes législatives ont conduit à sa démocratisation. L’IVG est un sujet qui a toujours suscité des débats en raison des valeurs éthiques, morales et sociales qu’il engage. C’est pourquoi, il est crucial de protéger ce droit fondamental que les femmes ont durement acquis.
Les pratiques anciennes et clés de l’histoire de l’IVG
Avant l’avènement des techniques modernes et la légalisation, les femmes pratiquaient souvent l’interruption de grossesse de manière clandestine et dangereuse. Les méthodes utilisées variaient considérablement et incluaient :
- Les Méthodes Traditionnelles
- Herbes et Plantes Abortives : Depuis l’Antiquité, diverses plantes comme le persil, la rue ou la belladone étaient utilisées pour provoquer des avortements. Ces méthodes étaient souvent dangereuses et peu fiables.
- Objets Insérés : Certaines femmes utilisaient des objets pointus ou des aiguilles pour provoquer un avortement. Ces pratiques étaient extrêmement risquées. Elles pouvaient entraîner des infections graves ou des hémorragies internes entraînant la mort.
- Les Méthodes Chimiques et Pharmaceutiques
- Substances Chimiques : Au 19ème siècle, des produits chimiques comme le plomb ou le phosphore étaient parfois ingérés pour interrompre une grossesse. Les conséquences étaient souvent tragiques pour la santé des femmes.
- L’Intervention Manuelle
- Les “Faiseuses d’Anges” : Des femmes, souvent sans formation médicale, pratiquaient des avortements manuels. En effet, ces faiseuses d’anges opéraient clandestinement, exposant les femmes à de nombreux risques.
L’Évolution de la législation sur l’IVG en France
- La Répression et la Stigmatisation (19ème – Mi-20ème Siècle)
- Loi de 1920 : Cette loi interdisait la contraception et l’avortement en France. Elle visait à augmenter la population après la Première Guerre mondiale et criminalisait sévèrement toute forme d’IVG.
- Les années de guerre : Pendant la Seconde Guerre mondiale, le régime de Vichy renforça la répression de l’avortement.Par conséquent, les autorités infligeaient des peines de prison et procédaient à des exécutions pour les praticiens d’IVG.
- La Légalisation Progressive (1960 – 1975)
- La Libération des mœurs : Les années 60 et 70 furent marquées par une libéralisation des mœurs et une prise de conscience des droits des femmes. Le Manifeste des 343, publié en 1971, vit des femmes célèbres déclarer avoir subi un avortement, défiant ainsi la loi.
- Loi Veil (1975) : Portée par Simone Veil, la loi du 17 janvier 1975 légalisait l’IVG en France. Cette loi autorisait l’avortement dans les dix premières semaines de grossesse, sous certaines conditions.
- Les Réformes Modernes
- Loi Aubry (2001) : Cette loi allongea le délai légal de l’IVG à 12 semaines de grossesse et renforça le droit des femmes à l’information et à l’accompagnement.
- Évolution récente : En 2014, le délai de réflexion obligatoire de sept jours fut supprimé. Ensuite, en 2022, la loi a étendu le délai légal pour l’IVG à 14 semaines de grossesse.
Les défis actuels et la nécessité de protéger le droit à l’IVG
Le 4 mars 2024, le Parlement réuni en Congrès à Versailles a voté l’inscription dans la Constitution de la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse. De ce fait, la France devient le premier pays au monde à inscrire dans sa constitution la liberté de recourir à l’IVG.
Malgré ces avancées, le droit à l’IVG est constamment menacé. Des mouvements conservateurs et des obstacles logistiques (comme l’insuffisance de médecins pratiquant l’IVG) peuvent restreindre l’accès à ce service crucial. En outre, dans certains pays, des attaques systématiques sont lancées contre les droits des femmes, rappelant que les acquis en matière de droits reproductifs ne sont jamais garantis.
Aujourd’hui, bien que la société reconnaisse le droit à l’IVG, il reste crucial de rester vigilant et de continuer à défendre ce droit fondamental contre toute forme de régression. En conclusion, l’accès à l’IVG est non seulement un enjeu de santé publique, mais aussi un symbole de l’autonomie et de la liberté des femmes. En tant que marque de culottes menstruelles, nous attachons beaucoup d’importance à ces valeurs.
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